Avant de rouler… allons flotter !

Imaginez : pas de bruit, pas de lumière, pas de sensation de pesanteur, absolument aucun sens activé. Le corps libre de se détendre entièrement, l’esprit libre de voguer à sa guise, sans interruption. C’est ce que permet la flottaison sensorielle, et je vais vous en parler maintenant.

La première fois que j’ai eu connaissance de l’existence des caissons de flottaison, c’était dans un film, je ne sais plus lequel. Le principe m’avait interpellée, mais à l’époque (c’était il y a plus de quinze ans), on n’en parlait pas du tout en France et non seulement il n’y avait que peu d’informations disponibles sur le sujet, mais il aurait été impossible de tenter l’expérience comme on peut le faire aujourd’hui.

Le développement de la flottaison sensorielle est en fait extrêmement récent, surtout en dehors des grandes villes, puisqu’en Bretagne, le seul centre entièrement consacré à ce domaine vient tout juste d’ouvrir au début de l’année 2023 et se situe à Quimper : il s’agit d’Eaux de Kiétüd.

Je suis assez adepte des expériences nouvelles : j’aime chercher de nouvelles sensations, explorer mes perceptions, bref je suis avide de découvertes. Alors quand j’ai vu passer le crowdfunding lancé par Charles Proust, fondateur d’Eaux de Kiétüd, à l’automne dernier, je n’ai pas hésité une seconde : ça faisait un super cadeau de Noël à offrir à mon compagnon et ça me permettait d’en profiter au passage !!

Et voilà comment, au printemps, j’ai pu enfin tester la flottaison sensorielle.

Et je vais vous dire, avant d’y aller, même si j’avais hâte d’essayer, j’avais aussi un peu peur. Peur… d’avoir peur ! Je ne suis pas vraiment claustrophobe, mais pas non plus super à l’aise dans les endroits clos. J’ai passé l’âge d’avoir peur du noir aussi, mais quand même, l’idée d’être dans un endroit fermé, entièrement plongé dans les ténèbres, sans plus aucun lien avec le monde extérieur en fait, car on se retrouve isolé de tout… et bien je n’étais pas tout à fait sûre de ne pas ressentir un poil d’angoisse, au moins au début.

J’ai vite compris que ce ne serait pas le cas. Après avoir été très gentiment reçus par Charles, qui nous a parfaitement expliqué le principe des deux caissons de flottaison et tous les détails techniques nécessaires (notamment les boutons pour rallumer la lumière ou demander de l’aide au cas où), nous avons pu nous installer chacun dans notre espace. En effet, on ne flotte pas ensemble, même si l’on est un couple, car une cabine est prévue pour une seule personne. On flotte simplement en même temps, les deux cabines fonctionnant simultanément dans le cas où la réservation a été effectuée pour un couple.

Chaque espace se compose d’une petite pièce comprenant une douche et de quoi poser ses affaires, ainsi que des serviettes, un sèche-cheveux, etc. Dans cette pièce, se trouve aussi une petite porte, qui fait penser à celle d’un coffre-fort, qui donne accès à la cabine de flottaison en elle-même, bien plus grande que je ne l’imaginais à la base. On peut s’y tenir debout, c’est large, on ne se sent absolument pas confiné.

Quand on y entre, la lumière, très tamisée, est allumée, sous forme d’étoiles qui se baladent tranquillement sur le plafond voûté. On peut difficilement faire plus apaisant. Une très légère mélodie de relaxation nous permet la transition avec le monde extérieur avant de plonger dans le silence total. Cette lumière et cette musique restent allumées pendant les cinq premières minutes qui suivent notre entrée dans la chambre de flottaison. Pendant ce temps, on s’installe dans l’eau, allongé, dans la position la plus confortable pour soi.

Évidemment, il ne s’agit pas d’une simple baignoire remplie d’eau. En réalité, l’eau n’est que très peu profonde, mais elle est extrêmement chargée en sel d’Epsom, ce qui signifie qu’en plus d’apporter plein de bons minéraux à notre peau, le sel va nous faire flotter jusqu’à oublier (vraiment oublier, j’insiste) le poids de notre corps. L’eau est chauffée à 35 degrés, l’air à 37, on n’a donc plus ni chaud, ni froid, on est parfaitement bien. Même la lumière encore allumée, c’est déjà quelque chose de surprenant. On prend nos marques et quand tout s’éteint, on est fin prêt pour débuter l’expérience, qui durera 45 minutes pour une séance classique (ou plus pour les amateurs).

Je ne vais pas trop m’étendre sur ce qui s’est passé dans ma tête durant ces 45 minutes parce que finalement, c’est extrêmement personnel et propre à chacun. Il n’y a sans doute pas deux personnes qui vivent l’expérience exactement de la même façon. Je peux quand même vous dire que j’ai flirté avec le sommeil sans jamais y entrer réellement et que je me suis retrouvée dans cet état (que j’affectionne beaucoup) qui précède l’endormissement, où j’ai l’impression de regarder mes pensées et mon imagination sans les contrôler. D’un point de vue créatif, c’est donc extrêmement stimulant, car rien ne vient interrompre le fil de l’esprit. Mon compagnon, peintre, l’a lui aussi perçu de cette façon et aurait voulu poursuivre l’expérience beaucoup plus longtemps, pour peut-être aboutir à de nouvelles idées de tableaux. Quand on n’est pas influencé par les stimuli extérieurs, la liberté est totale et… c’est génial !

D’un point de vue physique, on oublie franchement son corps. J’ai essayé de bouger un peu dans l’eau : le moindre petit mouvement nous fait tout de suite nous déplacer énormément, et on perd vite ses repères dans le noir absolu. Mais le plus déroutant, c’est l’absence de poids. Au quotidien, on ne pense pas au poids que représente notre corps, car on en a l’habitude. Mais en réalité, notre corps n’est jamais vraiment dans un état de repos absolu. Il y a toujours un poids à soutenir, même assis, même couché. Là, rien. Pendant plus d’une demi-heure. Et bien quand la lumière se rallume et qu’il s’agit de se rasseoir, ce poids qu’on avait oublié s’impose à nous et c’est un choc (bref, je vous rassure) de le redécouvrir. On se sent un peu comme Thomas Pesquet qui retrouverait l’atmosphère terrestre après trois semaines d’apesanteur ! 

Après ça, il faut bien se doucher pour enlever tout le sel, mais ensuite, on a la peau super douce ! Charles nous attend ensuite avec une infusion, dans un espace cosy et confortable décoré par sa compagne avec le plus grand soin.

L’effet immédiat et étonnamment durable que j’ai le plus apprécié, c’est la sensation de décontraction intense que j’ai ressentie durant les jours suivants. Je me sentais parfaitement bien : physiquement mon corps était reposé, mentalement le stress inévitable du quotidien avait disparu. Pour un premier week-end sans enfants depuis la naissance de mon petit dernier, autant dire que c’était une introduction parfaite ! Je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner !

Les bienfaits de la flottaison sont bien plus nombreux que ceux que je décris ici et qui sont uniquement liés à mon ressenti. Si vous voulez tous les découvrir, je vous invite à suivre ce lien pour visiter le site internet d’Eaux de Kiétüd : www.eauxdekietud.fr

Et si vous avez encore des questions après cela, n’hésitez pas à prendre contact avec Charles Proust, qui répond à chaque demande avec beaucoup de bienveillance. De notre côté, nous lui devons beaucoup, car bien que son entreprise soit toute jeune, il a absolument tenu à nous soutenir dans notre aventure. Au-delà de l’aide financière apportée, nous restons extrêmement touchées par ce geste et nous serons fières de porter les couleurs d’Eaux de Kiétüd au moment du rallye. Alors, du fond du cœur, merci !!

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